C'est d'abord sous le nom de Dolly & Co, et sous une forme un peu différente de celle du Dolly d'aujourd'hui (à l'époque, Nico n'avait pas encore pris part à l'aventure...) que Manu (Emmanuelle Monet, guitare et chant), Thierry (Thierry Lacroix, batterie) et Micka (Michael Chamberlin, basse) ont progressivement et patiemment construit leur rock de leur temps, à la fois nourri de références anglosaxonnes (Sonic Youth, Pixies, par exemple...) et de compositions devenues au fil des années et des tournées de mieux en mieux affirmées. Les années Dolly & Co ont été celles des premiers enregistrements : 12500 vendus confidentiellement (un 6 titres en 1992, et un album 1994...) et des centaines de concerts donnés un peu partout et un peu n'importe où (c'est souvent dans les clubs de Bretagne, Vendée et de la région nantaise - d'où ses membres sont issus - que le groupe est peu à peu devenu lui-même musicalement...). C'est en 1995, que le "Co" de Dolly s'est en fait envolé et que Nico (Nicolas Bonnière, guitare) a rejoint la bande et grimpé à son tour dans le van des tournées. C'est ce Dolly, en version définitive, qui, lors d'un concert donné dans un café-concerts nantais, a enchanté le producteur Peter Murray. Lequel, les oreilles continuellement ouvertes sur ce qui se passait alors en France, avait auparavant déjà lancé les Carrières des Négresses Vertes, Zebda, Silm arils ... Et c'est l' anglais, Clive Martin (qui avait entre autres déjà travaillé avec les Négresses Vertes, Silmarils, Pure Essence et les puissants britanniques de Reef...), qui a réalisé (pour le compte de "Murrayfield", le label de Peter Murray, distribué par EastWest) le premier album du quatuor. Un disque éponyme qui atteindra par la suite le chiffre record (tout du moins dans le domaine du rock à inspiration "indie"... ) de 150.000 ventes. " Quand l'herbe nous dévore " , "Partir seule " et surtout l e single "Je n'veux pas rester sage " ont été les c h ansons repères de cet album qui après sa sortie ( a u printemps 1997) a été interprété plus de trois c ents fois sur scène (beaucoup des concerts de la tournée "Dolly " ont d'ailleurs affiché complet... ) . Avec ce premier disque, Dolly est progressivemen t passé du stade de groupe de fans à celui de grou p e à fans.
La proximité et la complicité entre les musiciens et leur public a d'ailleurs été captée avec beaucoup de justesse sur un E.P (sorti à la fin de l'année 1998) enregistré en partie en live aux E u r o c k é e n n e s d e B e l f o r t . " Sometimes, " le morceau vedette de ce quatre titres (que Manu considère comme, " une sorte de petit clin-d'oeil entre nos deux premiers albums"... ) a, lui, été interprété en studio en collaboration avec Kelly Jones, le chanteur des Stereophonics, le trio
pop-rock gallois, aujourd'hui populaire dans le monde entier. Co-réalisé par les quatre musiciens et par le producteur Al Clay (déjà connu pour son travail avec les Pixies), " Un jour de rêves ", le second album de Dolly (sorti au mois de septembre1999), a été suivi d'une nouvelle et longue tournée. A en croire Manu, ce deuxième disque a réellement déterminé le futur du groupe, " C'est parce que nous nous sommes techniquement énormément investis dans cet enregistrement que j'ai pour la première fois réellement pris conscience de notre véritable potentiel . En faisant " Un jour de rêves ", je savais que nous n'étions pas près de nous épuiser musicalement et que nous avions encore beaucoup de choses à explorer ensemble ...". De par sa diversité, et de par son inventivité sans cesse renouvelée, " Plein air" ( " un titre à multiple significations " , si l'o n en croit Thierry... ) Plein air, démontre que Dolly continue à grandir avec idé e s et aisance. Ce troisième album a été entièremen t conçu à la campagne, dans le studio que Thierry e t Manu ont aménagé dans leur lieu d'habitation. C ' est encore Clive Martin qui a techniquement ai d é les quatre musiciens a aller au bout de leurs idées musicales toujours nombreuses. Disque présenté par ses auteurs comme " Plus climatique que les précédents . .. ", "Plein air " se promène entre évidence (des chansons comme "C'est pour toi " ou comme "Comment taire " accrochent par exem p le immédiatement l'oreille... ) et prises de risq u e ("Tim " , et ses douze minutes voyageuses, est pa r exemple un superbe morceau à l a f o i s d e b r a v o u r e e t d'ambiance...).